Il est assez à la mode, parmi les anarchistes aussi, de se moquer de
la notion d’espoir, de disqualifier explicitement toute chance de
victoire finale sur la domination et l’oppression. Desert arbore cette perspective sur sa couverture : « Dans nos cœurs, nous savons tous que le monde ne sera pas "sauvé" »,
et répète cette déclaration deux fois encore dans les premières pages.
La civilisation persistera. Il est temps de renoncer aux « batailles ingagnables ».
De cette façon, la misère du choc émotionnel et la désillusion seront
évités et nous serons tous beaucoup plus heureux (!). Le groupe mexicain
de type Unabomber, Individualidades teniendo a lo salvaje (ITS), affirme aussi fermement qu’il n’y aura pas de victoire. « Nous ne croyons pas que cela soit possible », proclament-ils à plusieurs reprises.
Mais c’est possible. Notre victoire contre la maladie de la
civilisation n’est nullement garantie, évidemment, mais elle est
clairement possible. Je préfère ce que Kierkegaard a dit de l’espoir : « C’est la passion pour le possible ». Plus audacieux, qu’est-il advenu du « demandons l’impossible » ? Quand nous refusons la victoire, n’en sommes-nous pas au Game Over ?
John Zerzan, Pourquoi l’espoir ?
Brochure 8 pages A6 téléchargeable sur Infokiosques.net
15/06/2015
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