28/12/2012

Ciancabilla, Contre l’organisation

« Il n’est pas vrai que nous sommes des individualistes, si on essaye de définir ce mot en termes d’isolation et de séparation des éléments, évitant toute association dans la communauté sociale et supposant que l’individu puisse se suffire à lui-même. Nous soutenons le développement des initiatives individuelles. Quel anarchiste ne voudrait pas se rendre coupable de cet individualisme ? Si l’anarchiste est celui qui aspire à l’émancipation de toute forme d’autorité morale et matérielle, comment ne pourrait-il pas reconnaître que l’affirmation de son individualité, libre de toutes obligations et de l’influence autoritaire externe, est tout à fait bienveillante ? Car elle est la plus certaine des indications d’une conscience anarchiste. »

Contre l’organisation, La Protesta umana, 1903.

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02/10/2012

B. Traven / Ret marut, Histoire d'un cadavre sans sépulture suivi de En revanche


« - Quoi, qu’est-ce qu’il y a là-dedans ? Scanda le capitaine. 
- Un cadavre, la dépouille d’un compagnon. 
- Et que fait-il là ? 
[...] 
- Ce qu’il fait là ? Il attend le Jugement dernier, mon capitaine. 
- Et pourquoi ne l’attend-il pas, comme tout homme qui se respecte, au cimetière ? »
L’histoire d’un cadavre sans sépulture nous raconte comment un vagabond, trouvé mort de froid en pleine campagne, devient l’enjeu d’un conflit administratif et confessionnel entre deux villages allemands. L’affaire, qui traînera des années, ne devra sa fin qu’au déclenchement de la première guerre mondiale, l’unité nationnale prenant le pas sur toute autre considération.
Dans En revanche la guerre bat son plein, le patriotisme fait des ravages et gare à celui qui ne hurle pas avec les loups...

29/05/2012

E. Dupréel, La valeur du progrès

On le voit, une courte réflexion sur les conclusions de nos analyses nous a menés sur le terrain de la morale. De ce point de vue, notre critique des idées banales sur le progrès apparaît comme préliminaires d’une libération de l’esprit et de la conscience. Croire que tout évolue vers le mieux en vertu d’une loi nécessaire, a pu servir jadis à secouer des institutions et des coutumes devenues plus tyranniques que bienfaisantes ; mais à son tour, cette croyance est devenue une attitude spirituelle toute faite et qui ne se justifie plus par les mêmes bienfaits.
Un idéal réfléchi de mieux-être universel aperçu sous les formes les plus nobles, fait place à une idolâtrie du progrès matériel, entretenue par les intérêts de quelques-uns et soutenue par les passions de la plupart.

E. Dupréel, La valeur du progrès, 1928.

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29/02/2012

Libertad, La joie de vivre

Devant la fatigue de la lutte, combien ferment les yeux, croisent les bras, s’arrêtent, impuissant et découragés. Combien, et des meilleurs, sont tant lassés qu’ils quittent la vie, ne la trouvant pas digne d’être vécue. Quelques théories à la mode et la neurasthénie aidant, des hommes considèrent la mort comme la suprême libération.

Contre ces hommes, la société sort des arguments clichés. On parle du but « moral » de la vie : on n’a pas le « droit » de se tuer, les douleurs « morales » doivent être supportées « courageusement », l’homme a des « devoirs », le suicide est une « lâcheté », le partant est un « égoïste », etc. – toutes phrases à tendances religieuses et qui n’ont aucune valeur dans nos discussions rationnelles.

Qu’est donc le suicide. Le suicide est l’acte final d’une série de gestes que nous faisons tous plus ou moins selon que nous réagissons contre le milieu ou que le milieu réagit contre nous.
Extrait de l’Anarchie, 25 avril 1907.

Brochure 2xA6 12 pages téléchargeable sur Infokiosques.net