Il expédia quelques affaires et, pour se distraire, pensa à voir sa
maîtresse. Chemin faisant, il acheta un bouquet qu’il lui offrit.
Elle sourit, voyant parmi les fleurs comme un billet doux : « Des vers, maintenant ? » dit-elle.
La prostitution est le déversoir du trop-plein des bourgeois.
Du fils de pauvre on fait l’esclave et de sa fille la courtisane.
Vive l’anarchie !
Elle lui jeta son bouquet à la face et le chassa.
Honteux, fatigué, il rentra chez lui ; la porte avait repris son aspect ordinaire.
Or, rentrant dans son salon, sa femme dit : « Vois cette potiche
que je viens d’acheter, une occasion. » Il la prit, la tourna, la
retourna ; un papier tomba :
Luxe du bourgeois est payé par le sang du pauvre.
Vive l’anarchie !
Albert Libertad, Le Libertaire n° 144, 28 aout - 3 septembre 1898.
Brochure 4 pages A5 téléchargeable sur Infokiosques.net
19/09/2015
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